Remarque : L’écrivain ne peut plus espérer se tenir à l’écart pour poursuivre les africains et les images qui lui sont chères.
Jusqu’à présent et tant bien que mal, l’abstention a toujours été possible dans l’histoire. Celui qui n’approuvait pas, il pouvait souvent se taire ou parler d’autres choses.
Aujourd’hui tout est changer, le silence même prend un sens redoutable. L’écrivain qui le veuille ou non est embarqué ne parait ici plus juste qu’engagé. Il ne s’agit pas en effet pour l’écrivain d’un engagement volontaire, mais plutôt d’un service militaire obligatoire.
Tout artiste aujourd’hui est embarqué dans la galère obligatoire de son temps.
Nous autres écrivains du XXe siècle ne seront plus jamais seul. Nous avons à savoir au contraire que nous ne pouvons-nous évader de la misère commune, et que notre seule justification est de parler dans la mesure de nos moyens pour ceux qui ne peuvent le faire. Mais nous devons le faire pour tous « … »
En effet, qui souffre en ce moment quelques soient les gradeurs passées ou futures des Etats et les parties qui les oppriment. Il n’y a pour l’écrivain de bourreaux privilégiés.
Albert Camus ‘’Discours du Suède’’
Résumé du roman :
Depuis l’apparition des classes sociales, est né le problème de l’engagement de l’écrivain de faire un choix entre les classes antagonistes. Face à ce problème, diverses positions ont été prises :
Les théoriciens de l’art pour l’art : pour eux, l’écrivain doit se taire devant les autres choses par exemple : la beauté de la nature, la description d’une ville.
Un deuxième groupe soutient que l’écrivain est obligatoirement engagé qu’il le veuille ou non. C’est pourquoi pour eux l’abstention n’a plus de sens au XXe siècle. L’antagonisme entre les classes est tel qu’aucun écrivain ne peut refuser de choisir.
D’ailleurs tout écrivain qui refuserait de choisir a directement fait un choix. Tout écrivain qui refuse de choisir entre la justice, entre ceux qui exploitent et ceux qui sont exploités a choisi l’injustice et les exploiteurs.
Pour Albert Camus, l’écrivain est engagé dans les problèmes politiques de son temps ; et il ne peut en aucun cas rester à l’écart. C’est pourquoi il est décidé de ceux qui sont victimes.
Ainsi il rejoint Aimé Césaire qui disait : « Ma bouche sera la bouche de ceux qui n’ont point de bouches, ma voix liberté de ceux qui s’affaissent dans le cachot de désespoir ».
En conclusion, l’abstention pour un écrivain n’a plus de sens au XXe siècle, c’est plutôt une fuite devant ses responsabilités.
2021-03-08 05:35:54
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