Depuis précisément 1968, année de publication de deux roman « Les soleils des indépendances » d’Amadou KOUROUMA et « Le devoir de violence » de Yombo Ouologuem, une nouvelle ère s’est ouverte dans la littérature africaine. La littérature étant intimement liée à la vie socio-historique, avec l’indépendance, de nouvelles tendances se décident à tous les niveaux d manifestation de la vie littéraire. Les auteurs hier, tous, le regard focalisé sur le système colonial, s’interroge de plus en plus aux « Soleils des indépendances ».
Ce qui fait subir au schéma de communication littéraire un grand changement amenant les écrivains à réorienter leurs créations suivant trois axes principaux :
- Le renouvellement de la thématique ;
- La définition d’un nouveau public ;
- L’adaptation d’une nouvelle technique de l’écriture.
Le renouvellement de la thématique :
Avec l’avènement des indépendances, l’unanimisme qui avait toujours caractérisé les auteurs s’effondre. Des thèmes divers et variés font leur apparition dans l’univers des œuvres littéraires. D’une part, les auteurs repassent sur une plume critique l’image trop idyllique de l’Afrique longtemps présentée par la Négritude. « Le devoir de violence » de Yombo O. et les « Ombres de Koh » de Antoine Bangui illustrent cette orientation. D’autre part, les auteurs tournent le regard sur les nouveaux maux et les nouvelles réalités de l’Afrique.
Dans cette observation, les écrivains ne se limitent pas à présenter ces réalités mais ils en font des critiques sévères, ils font un procès sur les indépendances.
Ve procès fait émerger une diversité d’opinion. Les problèmes des nationalités se posent, des littératures nationales et plurielles s’affirment un peu partout.
Ce pendent, le phénomène qui retiendra notre attention à la lecture des œuvres et le sentiment des d’enchantements et de malaise des personnages. Les œuvres qui traduisent mieux ces sentiments sont sans doute « les soleils des indépendances » d’Amadou KOUROUMA et « Le cercle des tropiques » (1972) d’Alioune Fantouré.
En effet, parcourant les œuvres de la période coloniale, l’unanimité se fixait sur le malheur des peuples d’Afrique. Que pouvait être l’attente de ce peuple martyr à la veille des indépendances ? C’est la déception de cette attente que les auteurs dénoncent dans la première étape de l’évolution de la littérature des indépendances.
Après l’expression de ce sentiment, nous retrouvons comme très dominant du second âge des œuvres littéraires, la peinture des changements sociaux dans les Etats indépendants : « Le Mandat » (1966) de Ousmane Sembene ; « Perpétue » (1974) de Mongo Béti, dénonçant les corruptions et les escroqueries des parvenus et des profiteurs du pouvoir.
Viennent par la suite les œuvres problématiques qui tentent de répondre à l’épineuse question : mais qu’a-t-on fait de l’Afrique ?
« Les crapauds brousse » (1979), « Les écailles du ciel » (1986) de Thierno Monenembo ;
« La vie et demie » (1979) de Sony Labou Tamsi ;
« Pleurer et rire » (1982) de Henri Lopès.
Ce qui tente à caractériser ces œuvres, c’est tout d’abord la critique des régimes politiques, les systèmes de parti unique, le malaise, l’incertitude et l’errance chez leur héros.
En somme, la production littérature des indépendances, jusque dans les années 80, est un acte de dénonciation.
2021-03-08 05:35:54
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