Texte : Tout ce qui est courbé sera redressé.
Kala – Lubu : restons fidèle à la civilisation, restons fidèle aux coutumes et Dieu protègera le Congo.
Lumumba : moi, sir, je pense aux oublier. Nous sommes ce que l’on déposséda, que l’on frappa, que l’on mutila, que l’on tutoyait, ceux à qui on couchait le visage.
Sire, toute souffrance qui ne pouvait souffrir nous l’avons souffert. Toute humiliation qui se pouvait voir nous l’avons vu. Mais, camarades, le gout de vivre, ils n’ont pas pu nous l’affadir dans la bouche, et nous avons lutté avec nos pauvres moyens pendant cinquante ans et voici : nous avons vaincu :
Notre pays est désormais entre les mains de ses enfants. Congolais, c’est le jour où le monde accueil le Congo parmi les Nations.
Congo notre mère
Et surtout Congo notre enfant.
Nous reprendrons les unes après les autres toutes les coutumes pour le Congo.
Traquant l’injustice nous reprendrons l’une après l’autre toutes les parties du vieil édifice.
Tout ce qui est courbé sera redressé, tout ce qui redressé sera rehaussé.
Je demande l’union de tous.
Premier banquier : c’est horrible, c’est horrible, ça devait mal finir.
Deuxième banquier : le Discours ! cette fois, ça y est, on peut faire sa valise.
Troisième banquier : c’est évident ! là où l’ordre défaille le banquier s’envi.
Aimé Césaire (Une Saison au Congo 1967).
Situation du texte :
Ce texte est tiré de l’œuvre ‘’Une Saison au Congo’’ d’Aimé Césaire publié en 1967.
Compréhension du texte :
Le Congo est un indépendant. Le Roi Basilo, représentant du Gouvernement Belge passe le pouvoir aux Congolais. A travers le Discours du président, on note un désir de néo-colonisation du Congo.
Celui du premier Ministre est une nette démarcation. Il évoque les souffrances de la population pendant les périodes coloniales : pillage, meurtre, avilissement. C’est donc une grande joie qu’il ressent à l’accession de son pays à l’indépendance.
Mais pour lui, cette indépendance n’a aucun sens si elle n’est pas considérée. C’est pourquoi il nécessaire de supprimer tous les mauvais comportements et améliorer les bonnes qualités humaines. Cette consolidation n’est possible qu’avec l’union et le dévouement de tous.
A travers ces Discours, ils se forment deux groupes opposés : le président et les banquiers qui n’ont d’autres soucis que de dominer et exploiter le Congo. Quant au premier Ministre, son désir est de construire un Congo libre de toute exploitation et de toute corruption. Et c’est ce qui explique le mécontentement et la révolte des banquiers symboles des puissances capitalistes.
2021-03-08 05:35:54
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