L'union douanière de l'ouest africain formée par les quatre États du Conseil de l'Entente et le Mali en mai 1959 est l'ancêtre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.
En raison de tensions entre différents pays, la CÉDÉAO a décidé en 1978 d'adopter un Protocole de non agression. Suivi en 1981 par le Protocole d'assistance en matière de défense et une Déclaration des principes politiques en juillet 1991. Mais c'est en 1990 que l'aspect sécuritaire de la CÉDÉAO a été appliqué concrètement. Lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement, il fut décidé de mettre en place un groupe surveillant l'application d'un cessez-le-feu, l’Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG). Ce groupe de supervision est vite devenu une force d'interposition et est intervenu notamment dans les guerres civiles du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée-Bissau.
En 1999, à la suite des différentes guerres civiles, les États membres décidèrent la création d’une force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation d’origine (ECOMOG) et ses principales tâches seront entre autres l’observation et la supervision des cessez-le-feu, le maintien de la paix, l’intervention humanitaire, le déploiement préventif, la construction de la paix, le désarmement et la démobilisation.
En 2000, la Mauritanie se retire de la Cedeao, pour se consacrer au développement de l'Union du Maghreb arabe. Ce projet ne s'étant pas finalisé, la Mauritanie demande en mai 2017 à réintégrer la Cédéao et espère faire à nouveau partie de la zone de libre-échange au 1er janvier 2019.
Le 14 décembre 2009, la CÉDÉAO envoie une proposition au CNDD visant à envoyer des forces d'intervention en Guinée mais ce dernier la refuse. Le 7 décembre 2010, à la suite du refus de Laurent Gbagbo (déclaré élu par le conseil constitutionnel de la Côte d'Ivoire) de céder le pouvoir à Alassane Ouattara (déclaré élu par la Commission électorale indépendante, la plupart des États, l'ONU et l'Union africaine) après l'élection présidentielle de 2010, l'organisation suspend la Côte d'Ivoire de l'ensemble de ses travaux. Elle est réintégrée depuis la victoire d'Alassane Ouattara en avril 2011.
Le 12 octobre 2012, le Conseil de sécurité des Nations unies charge les pays de la CÉDÉAO de définir un plan de reconquête militaire du Nord Mali qui se trouve entre les mains de groupes armés islamistes comme AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), le MUJAO (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et Ansar Dine. La Mission internationale de soutien au Mali commence à se déployer fin janvier 2013.
Le 1er janvier 2015, le tarif extérieur commun de la CÉDÉAO est entré en vigueur, mais il n'est appliqué que par 9 des États de la CÉDÉAO. Ce tarif extérieur commun vise à substituer au tarif extérieur commun de l'Union économique et monétaire ouest-africaine mis en place en 2000.
En janvier 2017, la CÉDÉAO s'engage dans la médiation de la crise gambienne survenue suite aux élections présidentielles de décembre 2016 et au refus de Yahya Jammeh de quitter le pouvoir au profit de Adama Barrow donné vainqueur. Le 19 janvier, Adama Barrow prête serment en tant que président de la République de Gambie dans l'ambassade gambienne au Sénégal. Ce même jour, dans l'après-midi, suite à l'adoption de la résolution 2337 du Conseil de sécurité des Nations unies, des troupes des armées du Sénégal, du Nigeria, du Ghana, du Mali et du Togo entrent en Gambie « de partout » et en mobilisant « l'ensemble des moyens, terre, air et mer » selon les déclarations du colonel Abdoul Ndiaye, porte-parolede l'armée sénégalaise. Des avions de guerre et un navire nigérians sont mobilisés. Le 20 janvier 2017, Yahya Jammeh accepte de quitter le pouvoir. Il part en exil le lendemain soir pour Conakry, la capitale de la république de Guinée, avant de rejoindre la Guinée équatoriale. La gestion de la crise gambienne par la CÉDÉAO est considéré comme un succès, aucun mort ne fut à déplorer.
Le 24 février 2017, le Maroc a déposé une demande d'adhésion auprès de la CÉDÉAO. Le 4 juin 2017, la CÉDÉAO donne son accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc pour son intégration à l'organisation.
Structure
La CÉDÉAO est composée de huit institutions principales :
- la Conférence des Chefs d'États et du gouvernement ;
- le Conseil des ministres ;
- le Parlement de la Communauté ;
- le Conseil économique et social ;
- la Cour de justice de la Communauté ;
- la Commission :
Lors du sommet d’Abuja le 14 juin 2006, les chefs d’État de la CÉDÉAO ont approuvé une modification de l’organisation. Le secrétariat est remplacé par une commission de neuf commissaires, issus à tour de rôle des pays membres. Le mandat de 4 ans des premiers commissaires, issus du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de Sierra Leone et du Togo débutera en janvier 2007. Le Ghana assurera la présidence de la commission et le Burkina Faso la vice-présidence ;
- la Banque d’investissement et de développement de la CÉDÉAO ;
- l'Organisation Ouest-Africaine de la santé.
Liste des États membres
L'adhésion de tous les membres de la CÉDÉAO date de la création de l'organisation en 1975, à l'exception du Cap-Vert, qui l'a rejointe en 1976.
- Bénin
- Burkina Faso
- Cap-Vert
- Côte d'Ivoire
- Gambie
- Ghana
- Guinée
- Guinée-Bissau
- Liberia
- Mali
- Niger
- Nigeria
- Sénégal
- Sierra Leone
- Togo
Demande d'adhésion
- Maroc : Le pays, après avoir fait son retour au sein de l’Union africaine après 32 ans d’absence, a formulé une demande d'adhésion à la CÉDÉAO le 27 février 2017. Initialement prévue pour décembre 2017, la décision finale de la CÉDÉAO devrait être rendue début 2018.Cependant, suite à l'opposition de certains pays-membres, tels le Sénégal et le Nigeria, la décision a été reportée.
- Mauritanie : Le pays a quitté la CÉDÉAO en 2000. Néanmoins, celui-ci a signé un accord d'association avec l'organisation le 09 août 2017 : à travers cette alliance actée par la ministre mauritanienne du Commerce, Naha Mint Moknass, et son homologue sénégalais, Alioune Sarr, la Mauritanie devient donc officiellement membre associé de l'organisation.
Économie
Pays | Devise | Superficie
(km ²) |
---|---|---|
Bénin | Franc CFA (UEMOA) | 114 763 |
Burkina Faso | Franc CFA (UEMOA) | 272 967 |
Cap-Vert | Escudo cap-verdien | 4 033 |
Côte d'Ivoire | Franc CFA (UEMOA) | 322 462 |
Gambie | Dalasi | 11 295 |
Ghana | Cedi | 238 537 |
Guinée | Franc guinéen | 245 836 |
Guinée-Bissau | Franc CFA (UEMOA) | 36 125 |
Liberia | Dollar libérien | 111 369 |
Mali | Franc CFA (UEMOA) | 1 240 192 |
Niger | Franc CFA (UEMOA) | 1 267 000 |
Nigeria | Naira | 923 768 |
Sénégal | Franc CFA (UEMOA) | 196 712 |
Sierra Leone | Leone | 72 300 |
Togo | Franc CFA (UEMOA) | 56 785 |
Total (2016) | 5 114 144 | |
dont Zone UEMOA | Franc CFA (UEMOA) | 3 507 006 |
Agences spécialisées
L'organisation compte 11 institutions spécialisées :
- Agence monétaire de l'Afrique de l'ouest (AMAO)
- Agence régionale pour l'agriculture et l'alimentation (ARAA)
- Autorité de Régulation Régionale du secteur de l’électricité de la CEDEAO (ARREC)
- Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC)
- Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA)
- Carte Brune de la CÉDÉAO
- Unité de Coordination des ressources en eau (UCRE)
- Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG)
- Centre de développement de la Jeunesse et Sports de la CEDEAO (CDJSC)
- Institution Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (IMAO)
- Unité de Préparation et de Développement des Projets d’Infrastructure de la CEDEAO (PPDU)
Présidents de la CÉDÉAO
- 1) Gnassingbé Eyadema (Togo) 1977 – 1978
- 2) Olusegun Obasanjo (Nigeria) 1978 – 1979
- 3) Léopold Sédar Senghor (Sénégal) 1979 – 1980
- 4) Gnassingbé Eyadema (Togo) 1980 – 1981
- 5) Siaka Stevens (Sierra Leone) 1981 – 1982
- 6) Mathieu Kérékou (Benin) 1982 – 1983
- 7) Ahmed Sékou Touré (Guinée) 1983 – 1984
- 8) Lansana Conté (Guinée) 1984 – 1985
- 9) Muhammadu Buhari (Nigeria) 1985 – 27 août 1985
- 10) Ibrahim Babangida (Nigeria) 27 août 1985 – 1989
- 11) Dawda Jawara (Gambie) 1989 – 1990
- 12) Blaise Compaoré (Burkina Faso) 1990 – 1991
- 13) Dawda Jawara (Gambie) 1991 – 1992
- 14) Abdou Diouf (Sénégal) 1992 – 1993
- 15) Nicéphore Soglo (Bénin) 1993 – 1994
- 16) Jerry Rawlings (Ghana) 1994 – 27 juillet 1996
- 17) Sani Abacha (Nigeria) 27 juillet 1996 – 8 juin 1998
- 18) Abdulsalami Abubakar (Nigeria) 9 juin 1998 – 1999
- 19) Gnassingbé Eyadema (Togo) 1999
- 20) Alpha Oumar Konaré (Mali) 1999 – 21 décembre 2001
- 21) Abdoulaye Wade (Sénégal) 21 décembre 2001 – 31 janvier 2003
- 22) John Kufuor (Ghana) 31 janvier 2003 – 19 janvier 2005
- 23) Mamadou Tandja (Niger) 19 janvier 2005 – 19 janvier 2007
- 24) Blaise Compaoré (Burkina Faso) 19 janvier 2007 - 19 décembre 2008
- 25) Umaru Yar'Adua (Nigeria) 19 décembre 2008 - 18 février 2010
- 26) Goodluck Jonathan (Nigeria) 18 février 2010 - 16 février 2012
- 27) Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire) 17 février 2012 - 28 mars 2014
- 28) John Dramani Mahama (Ghana) 28 mars 2014 - 19 mai 2015
- 29) Macky Sall (Sénégal) 19 mai 2015 - 4 juin 2016
- 30) Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) 4 juin 2016 - 4 juin 2017
- 31) Faure Gnassingbé (Togo) depuis le 4 juin 2017
- 32) Muhammadu Buhari (Nigéria) nommé, en août 2018, à la tête de la Cédéao pour succéder au Togolais Faure Gnassingbé, qui était en campagne électorale, ce qui posait un problème d'incompatibilité.
Président de la commission
- Mohamed Ibn Chambas (Ghana) 1er janvier 2007 - 16 février 2010
- Victor Gbeho (Ghana) 16 février 2010 - 16 février 2012
- Kadré Désiré Ouédraogo (Burkina Faso) 17 février 2012 - 8 avril 2016
- Marcel Alain de Souza (Bénin) 8 avril 2016 - 16 décembre 2017
- Jean-Claude Brou (Côte d'Ivoire) depuis le 16 décembre 2017
Dysfonctionnements
D'importants dysfonctionnements apparaissent au sein de la Cédéao après les transitions démocratiques difficiles en Guinée (2009) et en Côte d'Ivoire (2010). Ils s'amplifient face à l'émergence de divers groupes djihadistes qui constituent au xxie siècle la première menace sécuritaire dans la région. Ainsi, en 2012différents groupes armés prennent le contrôle du Nord du Mali, une réponse lente de la part des États membres a été observée mais, néanmoins, un élan de solidarité est né par la suite. Ainsi, des pays comme le Niger et le Tchad se sont battus aux côtés de l'armée malienne et de la France. Par ailleurs, aucune réponse militaire commune n'a été mise en place face à l'insurrection djihadiste au Nigeria menée depuis 2009 par Boko Haram et Ansardin.
2016-10-20 20:22:07
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