- La définition de nouveau public :
La réorientation de la thématique impose la richesse d’un nouveau public. Si hier les œuvres avaient pour destinataire privilégié le public occidental, on relèvera une extension dans les ambitions des auteurs.
En circonscrivant les œuvres à la situation particulière de l’Afrique des indépendances. En dénonçant les abus et l’injustice des régimes en place, les auteurs se fixent pour objectif les informations, l’éducation et la mobilisation du public africain.
Ainsi le public visé devient du coup des lecteurs africains. La disparition du colon comme personnage influent est une justification de ce détournement des œuvres littéraires. Ces œuvres littéraires s’adressent donc aux africains sur les problèmes africains.
- Les techniques de l’écriture :
Ce qui frappe le lecteur en premier lieu en parcourant les œuvres littéraires de l’Afrique des indépendances est l’étrangeté de l’écriture.
« Il y avait une semaine qu’avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké ou disons-le en malinké, il n’avait pas soutenu petit rhume… » avec l’attaque de ces premières lignes ‘’les soleils des indépendances’’ d’Amadou Kourouma ouvrait la voie à mille formes d’écriture que le Béninois Sewamou Dabla analyse dans son livre ‘’ Les nouvelles écritures africaines’’ 1986.
Cet acte est signé de reconnaissance qui s’affirme par ’enracinement ou par invention comme l’affirme les auteurs eux-mêmes. Signalons aussi qu’avec les auteurs l’écriture a cessé d’être une nécessité pour devenir un besoin : celui de parler d’écriture pour être lu, comme l’indique bien l’Héroïne de ‘’la vie et demie’’ (1979, S.L Tamsi).
Ce vaste mouvement de renouvellement de l’écriture peut être résumer en deux grand aspects :
Un aspect de l’écriture se faisant comme acte de la construction des expressions littérales où des africanismes se mêlent.
Le second aspect concerne la construction des histoires elles-mêmes dans les récits : « Rares sont les thèmes de la littérature africaine qui ne reflète pas son orientation européenne » (Mohamadou Kan 1966).
A l’égard de ces différentes innovations, il est à remarquer que la littérature africaine cherche à se libérer de la colonisation de la langue française.
C’est dans cette langue en mutation que les écrivains disent l’indépendance.
Le trait commun aux auteurs contemporains pouvant être leur esprit de liberté. Liberté toujours à réclamer pour une Afrique mal guerrier de la colonisation. La liberté de l’écriture réclamée permet aux écrivains de mieux traduire les réalités de l’Afrique. S’il faut en d’émier lieu qualifier la littérature des indépendances, nous dirons qu’elle est une littérature de bouleversement à travers laquelle se construit la nouvelle Afrique : l’Afrique de la démocratie.
2021-03-08 05:35:54
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