Poème : Thiaroye.
Vous travailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort. Qui pourra vous chanter si ce n’est pas vos frères d’armes, votre frère de sang ?
Je ne laisserais pas la parole aux ministres, et pas aux généraux.
Je ne laisserais pas-non-les louanges de mépris vous enterrez furtivement.
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles de Mont parnesse.
Ils chantaient la nonchalance des chalands,
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ports blancs.
Ah – ne dites pas que je n’aime pas la France,
Je ne suis pas la France, je le sais.
Je sais que ce peuple de feu, chaque fois qu’il a libéré ses mains.
A écrit la fraternité sur le premier pas de ses monuments.
Qu’il a distribué la faim de l’esprit comme la liberté.
A tous les peuples de la terre conviés solennisent le festin universel.
Ah – ne suis – je pas assez diviser ! Et pourquoi cette bombe dans le jardin s’y patiemment gagné sur les épines de la brousse.
Pourquoi cette bombe sur la maison édifiée pierre par pierre.
Notre nobles nouvelle et non de dominer notre peuple mais d’être son rythme et son cœur non de paitre la terre comme les graines de millet mais de courir dans la terre,
Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.
‘’Hostie Noires’’,1948 (Léopold Sedar Senghor).
Explication du texte :
A l’approche de la seconde guerre mondiale, le France avait demandé une contribution à toutes les colonies, on a recruté des tirailleurs en promettant de les payés. Ceux qui ont survécu à cette guerre ont demandé leur indemnité de guerre, ayant oublié ces engagements mais tout simplement par ingratitude, le Gouvernement français refusant non seulement de les payés mais profita d’une surprise pour les massacré dans le camp de Thiaroye.
C’est contre cette injustice et cette ingratitude que Senghor s’élève dans le poème. Non seulement en tant que soldat ayant participer à cette guerre mais aussi en tant qu’écrivain dont le rôle est d’être le porte-parole des malheurs de son peuple.
Pour Senghor, le rôle d’un intellectuel n’est pas de chanter la nature ou la vielle mais d’être le défenseur de son peuple. C’est pourquoi dans le poème, il dénonce violement l’injustice, la lâcheté et la barbarie dont fut victime les tirailleurs sénégalais de la part même de cette France qui ont aidé à se libérer des troupes nazies.
Cependant il nous met en garde : la dénonciation et la critique du gouvernement français ne signifie pas qu’il garde une haine contre le peuple français. On ne doit pas confondre le peuple français qui a lutté par légalité, la liberté et la fraternité au Gouvernement français responsable de tant de crimes et d’injustice.
2021-03-08 05:35:54
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