Introduction
Dans le cadre de notre étude sur le thème de l’art, séquence la culture en philosophie, nous allons analyser l’art et la création esthétique en mettant en évidence la thématique du beau. Comment évaluer le concept de beau et comment comprendre le sens de la création artistique ? Nous verrons dans la progression de notre étude que ces éléments de réflexion nous conduisent à l’idée de technique, celle de beaux arts, ou encore au travail de l’artisan tout comme celui de l’artiste. Nous donnerons dans un premier temps la définition suivante de l’art, à savoir, une production humaine au sens ou l’homme lorsqu’il créé ajoute l’objet créé à la nature. Nous sommes alors habilités à distinguer la visée utilitaire de la technique en l’opposant à la visée du beau vers laquelle tend l’art. Si l’on se réfère à la définition du concept d’art du vocabulaire Lalande, nous dirons que « l’art ou les arts désignent toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient ». Notre réflexion philosophique sur l’art nous conduira au concept plus élargi de l’esthétique au sens ou cette valeur recherchée n’est autre que le beau. En premier lieu, nous étudierons la nature et l’art, nous nous demanderons comment et en quoi le sentiment du beau et du laid semble précéder l’activité artistique, en second lieu, nous nous interrogerons sur le critère de la beauté naturelle, la beauté artistique n’est elle pas seulement le reflet, l’expression de la beauté naturelle par des techniques humaines ? Nous verrons en outre le détail du processus de création d’une œuvre.
La nature et l’art
Le sentiment du beau et du laid semble précéder l’activité artistique. Les hommes ont été sensibles à la beauté d’une fleur, d’un coucher de soleil avant qu’il existe de belles peintures, de belles représentations, de belles sculptures. Il existerait donc une beauté naturelle indépendamment de la beauté artistique.
Quel est le critère de la beauté naturelle ?
S’il s’agit d’un être vivant, sa beauté semble résulter de la parfaite adaptation de ses formes à ses fonctions. D’une façon plus générale, la beauté d’un être vivant semble liée à la jeunesse, à l’exubérance vitale et à la santé. Sans doute est-il plus difficile de donner le critère objectif de la beauté des êtres inanimés : un coucher de soleil. De deux cieux sereins, il faudrait choisir entre le plus éclatant, le plus implacable. Mais le jugement de beauté paraît ici singulièrement subjectif, relatif aux goûts de chacun. Les forêts profondes, les montagnes gigantesques, les précipices insondables qui enchantaient les romantiques ne peuvent pour certains ne représenter que des solitudes affreuses. La beauté naturelle n’est donc que ce qui répond à un sentiment personnel, ce qui suscite la joie en nous. Ce que nous appelons beau dans la nature, c’est avant tout l’être ou la chose avec qui nous sentons que nous formerions société avec le plus de bonheur.
La beauté artistique, n’est-elle pas tout simplement l’image, l’expression de la beauté naturelle par des techniques humaines ?
«L’œil, disait Léonard de Vinci, reçoit de la beauté peinte le même plaisir que de la beauté réelle». La beauté artistique parfaite est celle qui rejoint la beauté vivante. Tous les artistes se sont inspirés de la nature. Et pourtant, nous nous proposons de démontrer que cette confusion entre beauté naturelle et beauté artistique n’est qu’un préjugé, le préjugé fondamental qu’il nous faut détruire avant d’être réellement introduit dans le domaine authentique de l’art. Sans doute, certaines formes d’art prêtent plus aisément que d’autres à la confusion entre beauté naturelle et beauté artistique. Les artistes dits classiques sont le plus souvent choisis de représenter dans leurs œuvres ce qui est déjà beau, c’est -à-dire, ce qui est sain et agréable ou ce qu’il y a de sain et d’agréable dans la nature.
Exemple : Michel Ange représente des types supérieurs d’humanité, des athlètes.
Cependant, même l’art classique nous laisse déjà deviner que la beauté artistique est autre chose que la beauté naturelle. Boileau, maître de l’esthétique classique affirmait : «il n’est pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux». La beauté de l’oeuvre n’est donc pas celle de la nature. Kant nous disait que l’art n’est pas «la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose». La distinction radicale de la beauté naturelle et de la beauté artistique nous permet de résoudre aisément une difficulté qui avait arrêté Pascal : «quelle vanité, écrivait-il, que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont on n’admire pas les originaux».
2016-10-18 17:35:09
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